- babilan
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⇒BABILAN, subst. masc.Homme impuissant du point de vue sexuel :• ... mon pauvre Olivier est odieux. Les gens sages diront : « Que diable! quand on est babilan, on ne se marie pas. Olivier vient gêner sa femme et lord Seymour, qu'il s'en aille, bon voyage! »STENDHAL, Correspondance, t. 2, 1842, p. 446.Rem. 1. ,,M. Gide a complètement échoué en lançant le mot babylan qui n'a pas fait fortune`` (ARAGON, Traité du style, 1928, p. 69 ds BARB. Misc. 4 1936-38, p. 159). 2. On rencontre également chez Stendhal babilanisme, subst. masc. (1842, Correspondance, t. 2, p. 446; suff. -isme). État de babilan.Orth. — Lar. 20e écrit babilan; Lar. encyclop. admet babilan ou babillan.ÉTYMOL. ET HIST. — 1740 « impuissant » (DE BROSSES, Lettres, éd. Babou, ii, 149 ds BARB. Misc. 15, n° 3 : Revenons à nos babilans : c'est ainsi qu'on appelle à Gênes les maris de non-valeur. Malgré toute ma science en étymologie, je n'ai pu découvrir l'origine de ce nom-là).Empr. à l'ital. babbilano « impuissant, frigide » en usage à Rome, à Naples (DEI) et à Gênes (infra), attesté par Ugo Foscolo [1778-1827] ds DEVOTO-OLI 1967. Cf. B. MIGLIORINI, Dal nome proprio al nome commune, 177 ds BARB. op. et loc. cit. : babbilano, impotente, frigido, menno' certo anche per influenza di babbeo [« simplet, sot, niais »]. Babbilano serait prob. le prénom de l'ital. Babilano Pallavicino [1636-1686] qui, en raison de son impuissance eut, à Rome, un retentissant procès en séparation de corps. Toutefois à la lumière des synon. que propose pour le subst. babbilano (CASACCIO, Dizionario Genovese, 2e éd., p. 101, ibid. : Babilan. Avanotto, baccello [...] dicesi d'uomo sempliciotto e inesperto), il ressort qu'à Gênes babilano signifie « sot, empoté, nigaud ». Aussi Barbier met-il en doute l'explication anecdotique et se demande-t-il si babilano, issu du nom propre (en usage, entre autres, dans la famille des Pallavicini en 1387) n'aurait pas signifié « sot, niais » av. le XVIIe s. et aurait alors donné facilement naissance au sens de « impuissant ».BBG. — BARB. Misc. 15 1936-38, p. 159. — LETESSIER (F.). Notes lexicol. Fr. mod. 1952, t. 20, pp. 116-118 (et s.v. babilanisme). — MONNOT (R.). Dat. nouv. Fr. mod. 1952, t. 20, p. 223.babilan [babilɑ̃] n. m.ÉTYM. 1739, De Brosses; ital. babbilano, du nom de Babilano Pallavicino (XVIIe) auquel fut intenté un procès pour impuissance.❖♦ Vx. Homme sexuellement impuissant. || Un babilan.0 Avez-vous lu le Mémorial de Sainte-Hélène (…) ? Dans ce livre se trouve la mort de la république de Venise (…) Ce qu'il transcrit, je le vois; on m'a même envoyé le voir, dans cet heureux pays, dont le nom porta bonheur à certain Babilan, qui se rendait à Rome, en 1740, suivant le président de Brosses.Stendhal, Lettre à Domenico Fiore, 12 juin 1832, in Correspondance, t. II, Pl., p. 446.❖DÉR. Babilanisme.
Encyclopédie Universelle. 2012.